L’Europe de l’Est trace une nouvelle ligne rouge face à l’agression russe.
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Dans un tournant historique, six pays frontaliers de la Russie se retirent du traité interdisant les mines antipersonnel et en déploient le long de leurs frontières — traçant une nouvelle ligne dure contre une éventuelle invasion.
Certains parlent d’un nouveau “rideau de fer” moderne.
Six nations rompent avec le traité d’interdiction des mines

Six pays proches de la Russie — l’Ukraine, la Pologne, la Finlande, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie — construisent un mur défensif de mines terrestres le long de plus de 3 460 kilomètres de frontière.
Tous quittent le Traité d’Ottawa, un accord mondial signé en 1997 interdisant l’utilisation, la production et le stockage des mines antipersonnel.
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Mais aujourd’hui, les gouvernements d’Europe de l’Est estiment que ce traité les empêche de défendre efficacement leurs frontières.
Beaucoup y voient un retour aux défenses de la guerre froide, évoquant un nouveau “rideau de fer” en Europe.
L’Ukraine montre l’exemple

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a signé le 29 juin un décret entamant le retrait du traité.
Il a estimé qu’il était injuste que l’Ukraine respecte les règles alors que la Russie les ignore.
« La Russie n’est pas partie à cette convention et utilise massivement des mines. Nous ne pouvons pas rester limités alors qu’ils ne le sont pas », a déclaré le député Roman Kostenko.
Les États frontaliers de l’OTAN emboîtent le pas

La Pologne a terminé son retrait le 26 juin, suivie par les États baltes et la Finlande.
La ministre lituanienne de la Défense, Dovilė Šakalienė, a qualifié la Russie de “menace existentielle”, alors que la Lituanie a promis près de 800 millions d’euros pour intensifier la production nationale de mines.
La Finlande, qui partage 1 340 kilomètres de frontière avec la Russie, a indiqué que cette décision offrait une plus grande flexibilité face à une situation sécuritaire en dégradation.
Pourquoi les mines terrestres reviennent en force

Les responsables estiment que les mines offrent un moyen de dissuasion économique et psychologique, surtout dans les régions difficiles à surveiller et peu peuplées.
Les ministres de la Défense ont expliqué que ces mines renforceraient des frontières manquant de personnel et de ressources.
Des analystes suggèrent qu’elles pourraient servir de défense “déclencheur”, gagnant du temps en cas d’incursion surprise de la Russie.
Le succès du Traité d’Ottawa en danger

Le Traité d’Ottawa avait permis de faire passer le nombre annuel de victimes de mines de 25 000 dans les années 1990 à 3 300 en 2013.
Mais le retour des mines chez certains membres de l’OTAN menace désormais ces progrès.
La Russie, qui n’a jamais signé le traité, continue d’utiliser massivement les mines.
Jusqu’à 25 % du territoire ukrainien serait actuellement miné, en faisant le pays le plus contaminé au monde.
La production déjà lancée

La Lituanie et la Finlande commenceront la production de mines terrestres en 2026, et la Pologne, la Lettonie et l’Estonie devraient suivre.
L’Ukraine devrait recevoir et déployer une grande partie de ce matériel, devenant ainsi la première ligne de défense de l’Europe.
« Ce n’est pas une décision politique — c’est une nécessité militaire », a déclaré un haut responsable balte de la Défense.
Les critiques alertent sur les conséquences à long terme

Les organisations de défense des droits humains soulignent que les risques à long terme liés aux mines terrestres restent graves, en particulier pour les civils et les équipes de déminage.
Mais les dirigeants régionaux affirment que la plus grande menace serait de ne pas être préparé.
« Les mines sont souvent le seul outil de défense efficace », a déclaré Zelensky. « La Russie les utilise avec cynisme. Nous devons réagir. »
Cet article est basé sur des informations de United24 Media.