La Russie utilise des sociétés écrans et des étiquetages douaniers falsifiés.
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En utilisant des sociétés écrans et de fausses déclarations douanières, la Russie reçoit des moteurs de drones chinois dissimulés sous l’étiquette de « unités de réfrigération industrielle », permettant ainsi la production massive de drones d’attaque pour la guerre en Ukraine.
Déguisés en réfrigérateurs, destinés à la guerre

La Russie importe des moteurs de drones chinois dissimulés sous forme d’équipements frigorifiques afin de soutenir sa production de drones.
C’est ce qu’a révélé l’agence Reuters, citant trois sources issues du renseignement européen ainsi qu’un ensemble de documents de transport et de contrats internes consultés au 23 juillet.
Évitement des sanctions et du contrôle des exportations

Les composants sont acheminés vers la société russe sous sanctions Kupol, fabricante du drone d’attaque longue portée Garpiya-A1.
Pour contourner les restrictions à l’exportation imposées par la Chine, les fournisseurs étiquettent les moteurs L550E – produits par Xiamen Limbach Aviation Engine Co. – comme des « unités de réfrigération industrielle ».
500 drones par mois

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Selon le renseignement militaire ukrainien, la Russie utilise actuellement environ 500 drones Garpiya-A1 par mois pour frapper des cibles militaires et civiles en profondeur sur le territoire ukrainien.
Construits à l’aide de technologies chinoises, ces drones sont rapidement devenus une pièce maîtresse de l’arsenal offensif russe.
Un document interne ayant fuité montre que Kupol a signé un contrat avec le ministère russe de la Défense pour produire plus de 6 000 drones Garpiya-A1 d’ici fin 2025 – soit trois fois plus que les 2 000 unités produites l’an dernier.
En avril 2025, plus de 1 500 drones avaient déjà été livrés.
Itinéraire : Pékin – Moscou – Ijevsk

La chaîne d’approvisionnement secrète relie Pékin à Moscou, avant que les moteurs ne soient transportés à Ijevsk, dans la République d’Oudmourtie, où se trouvent les installations de Kupol.
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Les registres de fret aérien montrent que, depuis octobre 2024, Sichuan Airlines et China Southern Airlines – la plus grande compagnie aérienne de Chine – ont régulièrement livré ces cargaisons mal étiquetées à des entités russes sous sanctions.
En les faisant passer pour du matériel de refroidissement, les expéditions échappent à la fois au contrôle chinois et à la surveillance internationale.
De nouvelles sociétés écrans prennent le relais

Après les sanctions imposées fin 2024 par l’UE et les États-Unis aux entreprises impliquées dans la fabrication de drones – notamment Xiamen Limbach –, un nouveau fournisseur est apparu : Beijing Xichao International Technology and Trade.
Des factures et échanges internes examinés par Reuters montrent que Xichao a remplacé Xiamen comme fournisseur principal des moteurs L550E pour Kupol.
On ignore encore comment Xichao parvient à se procurer les moteurs auprès de Xiamen, qui n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
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Xichao n’a pas pu être contactée.
Les États-Unis avertissent la Chine des conséquences

Cette nouvelle révélation vient renforcer les avertissements répétés des États-Unis adressés à la Chine quant à son soutien indirect à l’effort de guerre russe.
L’ambassadeur américain auprès de l’OTAN, Matthew Whitaker, a récemment rappelé que toute assistance continue – qu’elle soit économique ou militaire – pourrait entraîner des sanctions secondaires de la part de l’administration Trump.
Accusations antérieures

Washington a déjà accusé Pékin de soutenir l’économie de guerre russe en fournissant des technologies à double usage et en facilitant une coopération militaro-industrielle.