Malgré les appels répétés de la communauté internationale — y compris des États-Unis — pour que la Russie accepte un accord de paix avec l’Ukraine
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Malgré les appels répétés de la communauté internationale — y compris des États-Unis — pour que la Russie accepte un accord de paix avec l’Ukraine, un consensus croissant se dégage parmi les responsables occidentaux : le président Vladimir Poutine pourrait être dans l’incapacité d’accepter la paix sans risquer de lourdes conséquences internes, selon des informations rapportées par Bild.
D’après les sources citées par le quotidien allemand, le pouvoir de Poutine est désormais si intimement lié à l’effort de guerre — sur les plans politique, économique et social — qu’un retrait d’Ukraine pourrait déstabiliser son régime.
« La Russie n’a pas encore atteint ses objectifs militaires. L’industrie de la défense a été surdimensionnée par d’énormes investissements. Des centaines de milliers de Russes gagnent très bien leur vie grâce à la guerre », écrit Bild.
Tout cela rend très difficile la recherche d’un compromis par Poutine.
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Selon des économistes russes, si l’on exclut les secteurs militaires, l’économie russe est essentiellement en récession.
Des industries telles que la production alimentaire, le charbon, les métaux, les matériaux de construction ou la fabrication de machines sont toutes en déclin.
« La seule chose qui la maintient à flot, c’est l’industrie de la défense », note Bild.
Les analystes occidentaux estiment qu’un accord de paix entraînerait probablement une chute drastique des dépenses de défense, provoquant licenciements massifs, faillites et instabilité économique dans un pays déjà sous pression.
Autre source d’inquiétude pour le Kremlin : le retour croissant de vétérans du front ukrainien. Ces soldats, souvent très bien payés, pourraient représenter une menace sociale et sécuritaire si Moscou ne parvient pas à les réintégrer dans la vie civile.
« Ceux qui sont partis au front comme volontaires ont souvent reçu des primes de recrutement dépassant les 40 000 €, en plus de salaires plusieurs fois supérieurs à la moyenne », explique Margaret Klein, experte de la Russie à l’Institut allemand pour les affaires internationales et de sécurité.
« Si le Kremlin ne peut pas leur offrir un avenir, le risque de violences augmente considérablement. »
L’article met en garde : les anciens combattants de conflits passés en Afghanistan ou en Tchétchénie ont souvent été impliqués dans la criminalité organisée. Un scénario similaire pourrait se reproduire, notamment dans les régions à faible niveau de vie et peu d’opportunités.
La peur de l’effondrement paralyse la diplomatie du Kremlin
L’économiste Alexandra Prokopenko, ancienne de la Banque centrale de Russie et aujourd’hui au Carnegie Russia Eurasia Center, estime que la peur de l’effondrement est exagérée, mais bien réelle dans les cercles du pouvoir russe.
Même si la paix ne ferait pas nécessairement s’effondrer le secteur de la défense, la survie politique de Poutine semble de plus en plus liée à la poursuite du conflit plutôt qu’à un compromis.