Camilla Jessen
Le 1er mai, l’ancien président Donald Trump a affirmé que le nouvel accord sur les minerais signé avec l’Ukraine
Le 1er mai, l’ancien président Donald Trump a affirmé que le nouvel accord sur les minerais signé avec l’Ukraine garantit que les États-Unis recevront « bien plus » que les quelque 350 milliards de dollars qu’il affirme avoir versés à Kyiv — un montant largement contesté par des analystes indépendants.
« Nous en sommes à 350 milliards, ou presque… Biden leur a donné 350 milliards entre liquidités et équipements militaires. Et nous, on n’a rien eu », a déclaré Trump à NewsNation, cité par The Kyiv Independent.
« Alors j’ai dit : écoutez, ils ont des terres rares formidables… des minerais, des matériaux — des choses que beaucoup d’endroits n’ont pas… On a conclu un accord aujourd’hui — nous recevons, en théorie, bien plus que les 350 milliards. Je ne voulais pas… avoir l’air idiot. »
D’après l’Institut de Kiel pour l’économie mondiale, l’aide totale des États-Unis à l’Ukraine s’élèverait plutôt à environ 130 milliards de dollars.
Que contient l’accord ?
Signé le 30 avril après plusieurs mois de négociations, l’accord n’associe pas le remboursement de l’aide passée à l’accès aux ressources minières ukrainiennes.
À la place, il établit un fonds d’investissement conjoint à 50/50, axé sur de nouveaux projets dans les minéraux critiques et l’énergie.
La première vice-première ministre ukrainienne, Yulia Svyrydenko, a précisé que ce fonds partagerait les bénéfices issus de projets nouvellement concédés, sans affecter les opérations existantes ni les recettes de l’État.
L’accord n’a pas été sans tensions.
Une confrontation jusque-là non rapportée aurait eu lieu le 28 février entre Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, à l’origine prévue pour la signature finale. Les deux dirigeants se seraient opposés sur les conditions de contrôle et de participation, provoquant un report temporaire.
Malgré tout, Trump a approuvé l’accord cette semaine, que certains au sein de son entourage considèrent comme un succès diplomatique et économique.
« Cela renforce notre position », a déclaré le secrétaire au Trésor Scott Bessent, soulignant que l’accord pourrait également servir de levier pour inciter la Russie à revenir à la table des négociations.
Quel impact sur Poutine ?
Interrogé sur la possibilité que l’accord exerce une pression sur le président russe Vladimir Poutine, Trump a répondu prudemment :
« Eh bien, peut-être. »
Trump a présenté l’accord moins comme une nécessité stratégique que comme un moyen de rééquilibrer ce qu’il perçoit comme une relation déséquilibrée avec l’Ukraine.
« Je voulais être protégé », a-t-il déclaré. « Je ne voulais pas avoir l’air ridicule. »
