Le Royaume-Uni a commencé à se préparer discrètement à la possibilité d’une attaque militaire directe de la Russie, selon un rapport du Telegraph.
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Le Royaume-Uni a commencé à se préparer discrètement à la possibilité d’une attaque militaire directe de la Russie, selon un rapport du Telegraph.
Pour la première fois depuis près de vingt ans, le Royaume-Uni met à jour son « plan national de défense », un ensemble classifié de protocoles destiné à guider la réponse du gouvernement en cas de guerre.
Selon des responsables impliqués dans le projet, ce plan inclut des mesures pour la gouvernance en temps de guerre, l’utilisation d’urgence de bunkers pour le Cabinet et la famille royale, le déploiement d’infrastructures civiles comme les chemins de fer et les réseaux de communication, ainsi que la coordination des médias nationaux et des chaînes d’approvisionnement.
Le document actualisé prend en compte des scénarios qui n’existaient pas en 2005, y compris des cyberattaques à grande échelle, ainsi que d’éventuelles frappes conventionnelles ou nucléaires.
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Le gouvernement n’a pas précisé quand ce plan sera finalisé, mais il est peu probable qu’il soit rendu public avant plusieurs décennies.
Le ministre de la Défense : « Nous n’étions pas préparés à la guerre »
Plus tôt cette année, le ministre britannique de la Défense, John Healey, a critiqué l’état des forces armées britanniques, affirmant qu’elles avaient été « dévastées » par le sous-financement des précédents gouvernements conservateurs.
« Le Royaume-Uni, comme de nombreux autres pays, est devenu très performant dans les opérations militaires limitées. Ce à quoi nous n’étions pas préparés, c’est la guerre. »
« Si nous ne sommes pas préparés à la guerre, nous ne pouvons pas dissuader un ennemi », a déclaré Healey.
En février 2024, le ministère de la Défense a publié un rapport concluant que l’armée manquait de formation et de ressources pour mener une guerre prolongée et de haute intensité.
« Malgré sa capacité à intervenir rapidement, la préparation à une guerre totale est largement sous-estimée et nécessite une attention constante », avertissait le rapport.
L’OTAN tire la sonnette d’alarme
Ces préparatifs britanniques s’inscrivent dans un contexte de multiplication des alertes au sein des pays alliés de l’OTAN.
En janvier, le nouveau secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a exhorté les États membres à se préparer à une guerre potentielle avec la Russie d’ici quatre à cinq ans.
« Ce qui se passe en Ukraine aujourd’hui pourrait nous arriver demain. »
Le chef du renseignement allemand, Bruno Kahl, a lancé une alerte similaire, suggérant que la Russie pourrait viser des pays de l’OTAN d’ici 2030.
Il a affirmé que les ambitions du président Vladimir Poutine vont bien au-delà de l’Ukraine, en soulignant les efforts visant à affaiblir la présence militaire américaine en Europe et à reconfigurer l’ordre mondial.