Kathrine Frich
Les dirigeants de l’OTAN s’apprêtent à approuver une forte hausse des dépenses de défense, visant 5 % du PIB — soit plus du double de l’objectif actuel. Cette décision reflète les préoccupations croissantes en matière de sécurité en Europe et constitue un geste stratégique en réponse aux demandes insistantes du président américain Donald Trump.
Le sommet de La Haye a été conçu de manière à éviter les tensions et à mettre en avant le consensus, notamment sur les engagements en matière de défense.
La présence de Trump s’est faite fortement sentir, mais ses déclarations ont adopté un ton conciliant. « Nous les soutenons entièrement », a-t-il déclaré en réponse à des questions sur sa position concernant l’article 5 du traité de l’OTAN, relatif à la défense mutuelle.
Objectif de dépenses : réactions mitigées
Le nouvel objectif répartit les 5 % en deux volets : 3,5 % pour les besoins militaires traditionnels (troupes, armements, équipements), et 1,5 % pour des priorités de sécurité plus larges telles que la cybersécurité et la modernisation des infrastructures critiques.
Le secrétaire général de l’OTAN, Mark Rutte, a reconnu la pression budgétaire qu’impliquerait une telle hausse, mais a estimé qu’elle était nécessaire :
« Il n’y a pas d’alternative », a-t-il affirmé.
Cette nouvelle référence, à atteindre dans les dix prochaines années, pourrait ajouter des centaines de milliards d’euros par an aux budgets de défense des membres de l’alliance.
Bien que tous les membres aient soutenu l’engagement, l’Espagne a estimé qu’elle n’était pas obligée d’atteindre pleinement les 5 % pour remplir ses obligations, selon Reuters.
Mark Rutte et le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez ont trouvé un compromis afin d’éviter les tensions, bien que cette divergence mette en lumière des divisions sous-jacentes.
Trump doit rencontrer Zelensky séparément
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a participé à un dîner précédant le sommet, mais n’a pas été convié à la session principale de mercredi.
Cependant, une rencontre bilatérale avec Trump est prévue, soulignant l’importance stratégique de l’Ukraine dans les discussions de l’OTAN.
Tous les dirigeants ne se sont pas montrés unis. Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a exprimé son scepticisme quant à l’implication de l’OTAN en Ukraine et a minimisé la menace posée par la Russie.
Pendant ce temps, le Kremlin a condamné l’augmentation des dépenses de l’alliance, la qualifiant de militariste et accusant l’OTAN de diaboliser la Russie.
Un tournant pour la défense collective
Alors que les tensions s’intensifient et que les alliances se redéfinissent, le passage de l’OTAN à un objectif de 5 % marque une redéfinition majeure de ses ambitions en matière de défense collective, et envoie un signal clair de préparation face aux menaces émergentes.
