La cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, a tracé une ligne rouge claire : la Crimée reste ukrainienne—quelle que soit la décision de Washington.
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L’Union européenne ne reconnaîtra en aucun cas l’annexion de la Crimée par la Russie, a affirmé la cheffe de la diplomatie européenne, Kaja Kallas, dans un entretien publié par le Financial Times le 30 avril.
« La Crimée, c’est l’Ukraine, a insisté Mme Kallas. Nous l’avons répété encore et encore. Mais nous ne pouvons pas parler au nom des États-Unis, ni anticiper les décisions qu’ils pourraient prendre. »
Ces déclarations font suite à des informations selon lesquelles l’administration Trump pousserait Kiev à accepter une proposition de cessez-le-feu comprenant la reconnaissance formelle de la Crimée comme territoire russe ainsi qu’une acceptation de facto d’autres régions occupées.
Selon Axios, le plan américain inclurait également un allégement progressif des sanctions contre la Russie en échange de sa coopération.
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L’UE prépare des plans de secours
Kaja Kallas a précisé que l’UE préparait actuellement un « plan B » au cas où les États-Unis choisiraient de se retirer du processus de paix en Ukraine pour rétablir des relations bilatérales directes avec Moscou.
L’ensemble actuel des sanctions européennes, imposées initialement après l’annexion de la Crimée en 2014, doit être renouvelé en juillet.
Cependant, la Hongrie – qui se distingue régulièrement par son opposition à la politique européenne sur l’Ukraine – pourrait bloquer cette prolongation.
Kallas reconnaît que « certains gouvernements européens envisagent discrètement de s’aligner sur Washington si les États-Unis se retiraient ».
« Mais c’est une illusion », prévient-elle. « La Russie consacre plus de 9 % de son PIB à l’armée ; ils auront forcément envie de s’en servir à nouveau. »
Le président américain Donald Trump pousse pour une résolution au conflit en Ukraine depuis son retour au pouvoir, mais aucune percée diplomatique n’a encore été obtenue.
Kiev et Moscou ont chacun rejeté des points clés du cadre de paix proposé par les États-Unis. L’Ukraine avait accepté un cessez-le-feu de 30 jours proposé par Washington en mars dernier, mais la Russie l’avait refusé, exigeant plutôt la fin complète du soutien militaire occidental à l’Ukraine.
Malgré les appels à la désescalade lancés par les États-Unis, les forces russes poursuivent leurs opérations offensives sur les lignes de front. Un cessez-le-feu limité visant à protéger les infrastructures énergétiques ukrainiennes, conclu lors d’un appel téléphonique le 18 mars entre Donald Trump et Vladimir Poutine, a été violé à plusieurs reprises.
Le 27 avril, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a affirmé que la semaine à venir serait cruciale pour l’avenir des négociations.