Ce qui a commencé comme un conflit commercial sur les voitures grandeur nature s’étend désormais… au rayon jouets.
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La vaste offensive tarifaire des États-Unis contre les importations ne concerne plus uniquement les véhicules automobiles.
Même les voitures miniatures sont désormais dans la ligne de mire.
Mattel, le fabricant de la célèbre marque Hot Wheels, envisagerait de réorganiser son réseau de production mondial en réaction aux nouveaux droits de douane américains.
L’entreprise craint que ses voitures-jouets ne soient soumises aux mêmes pénalités commerciales que celles qui compliquent déjà l’importation de véritables automobiles.
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Trump menace d’imposer 100 % de droits de douane sur les jouets Mattel
Vendredi dernier, depuis la Maison-Blanche, le président Donald Trump a menacé d’imposer une taxe de 100 % sur les jouets Mattel, si l’entreprise délocalise sa production vers des pays autres que les États-Unis.
« Qu’ils partent, et on mettra 100 % de taxe sur leurs jouets. Ils n’en vendront pas un seul aux États-Unis — et c’est leur plus grand marché », a-t-il déclaré.
Ces propos sont intervenus peu après une interview accordée par le PDG de Mattel, Ynon Kreiz, à CNBC, dans laquelle il affirmait qu’un rapatriement de la production vers les États-Unis était peu probable.
Mattel cherche plutôt à diversifier sa production hors de Chine, afin d’éviter les droits de douane de 145 % actuellement appliqués aux importations chinoises.
La stratégie de production mondiale de Mattel
Les jouets Hot Wheels sont principalement produits en Malaisie, avec des unités supplémentaires en Indonésie, en Thaïlande et en Chine.
Actuellement, 20 % de la production de Mattel provient encore de Chine, mais l’objectif est de réduire ce chiffre à 15 % d’ici 2025, puis à 10 % d’ici 2027.
Kreiz a reconnu que les consommateurs américains pourraient être impactés, indiquant que des hausses de prix seraient peut-être nécessaires pour compenser le coût des droits de douane.
« Le design, le développement, l’ingénierie produit et la gestion de marque sont tous faits aux États-Unis », a-t-il expliqué à CNBC.
« Fabriquer les produits dans d’autres pays nous permet de proposer des jouets de qualité à des prix abordables. »
Malgré cela, il a assuré que 40 à 50 % des jouets Mattel devraient rester à moins de 20 dollars, même en cas d’ajustements tarifaires.
Trump minimise l’impact pour les consommateurs
Trump a contesté l’idée que les consommateurs subiraient les conséquences financières des tarifs douaniers :
« Souvent, c’est le pays ou l’entreprise qui paie la différence — les consommateurs ne paient pas plus. »
Cette affirmation est pourtant largement contestée.
Plusieurs constructeurs automobiles ont déjà annoncé des hausses de prix sur leurs modèles en raison des nouveaux droits de douane.
Dans certains cas, ces hausses sont déjà visibles en concession. Par exemple, Ferrari a confirmé que ses prix ont augmenté aux États-Unis dès l’entrée en vigueur de la dernière vague de tarifs.
Au milieu de cette escalade commerciale, une brève accalmie pourrait néanmoins avoir lieu.
Lundi, AFP a rapporté que les États-Unis et la Chine ont convenu d’une trêve de 90 jours dans leur guerre tarifaire en cours.