Kathrine Frich
Un drone suicide Shahed-136 de fabrication iranienne modifié a été découvert en Ukraine.
Les forces ukrainiennes auraient abattu une version modifiée du drone suicide iranien Shahed-136, équipée de technologies avancées d’intelligence artificielle et de capacités de contrôle manuel, selon l’expert en électronique militaire Serhii Flesh, qui a partagé des photos de l’épave le 19 juin.
Il s’agit de la première observation confirmée du Shahed-136 amélioré par l’IA en Ukraine, bien que de telles modifications aient été évoquées depuis un certain temps.
Le drone abattu comprenait une caméra embarquée, un système de contrôle radio direct et un module de vision artificielle.
Selon Flesh, le modem radio permet aux opérateurs russes de piloter manuellement le drone jusqu’à 150 kilomètres de distance.
En théorie, sa portée pourrait être encore plus grande si des relais de signal aériens sont utilisés.
Technologie iranienne
L’analyse de l’épave par le canal Telegram lié à l’armée « Polkovnyk HSH » a conclu que le drone était un véritable Shahed-136 iranien, et non un Geran-2 assemblé en Russie.
Cela pourrait indiquer une reprise des livraisons complètes de drones en provenance d’Iran, et non plus uniquement de pièces détachées pour assemblage en Russie comme ces dernières années.
Le drone était apparemment équipé d’une antenne CRPA à 8 éléments, développée en Iran, qui améliore la résistance au brouillage GPS et la précision en environnement de guerre électronique intense.
La mise à jour la plus notable était l’intégration d’un module de vision par ordinateur alimenté par un processeur IA NVIDIA Jetson Orin. Il s’agit du même processeur que celui utilisé dans les nouveaux drones russes V2U, permettant au drone de se diriger vers sa cible même sans GPS.
« La vision artificielle basée sur le module NVIDIA Jetson Orin — comme dans le nouveau drone d’attaque russe V2U — est utilisée pour le ciblage terminal, fonctionnant essentiellement comme une ogive auto-guidée », rapporte Polkovnyk HSH.
Les analystes militaires estiment que ce développement marque une nouvelle phase dans le programme des drones Shahed, combinant la production iranienne avec les systèmes de contrôle russes et l’intégration de l’IA. Les drones deviennent ainsi potentiellement plus dangereux, avec une meilleure précision et une plus grande résistance au brouillage.
Auparavant, un haut responsable de la défense ukrainienne avait averti de la létalité croissante des frappes de drones Shahed, affirmant que certains d’entre eux délivrent désormais une puissance explosive supérieure à celle des missiles de croisière.
