Kathrine Frich
Les tensions montent alors que la Chine accuse la Grande-Bretagne de provocation.
La Chine a fermement condamné le passage récent du navire de guerre britannique HMS Spey dans le détroit de Taïwan, qualifiant cela de « provocation délibérée » et avertissant qu’elle répondrait à toute menace perçue, rapporte la BBC.
La Royal Navy britannique affirme que la patrouille était planifiée à l’avance et conforme au droit international. Il s’agissait de la première traversée d’un navire militaire britannique dans le détroit depuis quatre ans, une voie maritime stratégique séparant la Chine de Taïwan.
Alors que la Chine revendique Taïwan comme une partie de son territoire et n’exclut pas l’usage de la force pour se « réunifier » avec l’île, Taïwan se considère comme un État souverain.
Pékin a critiqué Londres pour avoir rendu publique la traversée du HMS Spey et l’a accusée de déformer le droit international.
« Ces actions sont des provocations intentionnelles qui troublent la paix et la stabilité régionales », a déclaré un porte-parole de l’armée chinoise, ajoutant que les forces chinoises avaient suivi de près le navire tout au long de sa traversée.
Taïwan, en revanche, a salué l’initiative. Son ministère des Affaires étrangères a déclaré que la patrouille contribuait à protéger la liberté de navigation dans la région.
Mission indo-pacifique du Royaume-Uni
La patrouille du HMS Spey intervient alors que la Grande-Bretagne renforce sa présence dans la région indo-pacifique.
Le porte-avions HMS Prince of Wales dirige l’un des plus importants déploiements navals britanniques depuis des décennies — une mission de huit mois impliquant environ 4 000 personnes et des visites dans 30 pays, avec des exercices conjoints avec des alliés comme les États-Unis, l’Inde et Singapour.
Le Premier ministre Keir Starmer a déclaré que cette mission visait à envoyer « un message clair de force à nos adversaires et d’unité à nos alliés ».
La Chine a intensifié son activité militaire dans le détroit de Taïwan au cours de l’année écoulée, en particulier depuis l’élection du président taïwanais Lai Ching-te, qui a adopté une position ferme contre Pékin.
En avril, la Chine a mené un exercice de tir réel simulant des attaques contre des ports et des infrastructures énergétiques à Taïwan.
Parallèlement, la Chine mène également un rare exercice avec deux porte-avions au large des côtes japonaises, suscitant de nouvelles inquiétudes à Tokyo.
