La France introduit la mini-série britannique percutante Adolescence dans les salles de classe afin d’aider les garçons à affronter la masculinité toxique — et à apprendre l’empathie avant qu’il ne soit trop tard.
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Alors que l’Europe prend conscience de la montée de la misogynie en ligne, les écoles cherchent de nouveaux outils pour atteindre les jeunes garçons avant qu’ils ne sombrent dans des idéologies dangereuses. Le problème ne vient pas seulement des écrans, mais de ce qui se cache derrière : des influenceurs qui exploitent l’insécurité, la solitude et la colère.
Dans une démarche visant à briser ce cycle, le ministère français de l’Éducation nationale a annoncé que la série Netflix Adolescence sera utilisée dans les écoles à partir de la classe de CM1. Ce drame britannique suit un garçon de 13 ans accusé d’avoir mortellement poignardé une amie, et offre une plongée brutale dans la manière dont la haine en ligne et les conceptions déformées de la masculinité peuvent s’installer.
Aider les garçons avant que la haine ne s’enracine
« Ces extraits sont très représentatifs de la violence qui existe chez les jeunes », a déclaré la ministre de l’Éducation Élisabeth Borne, ajoutant que le visionnage sera accompagné de discussions encadrées en classe. L’objectif : empêcher les garçons de tomber dans le piège de « la haine et de la misogynie », comme l’a également formulé le gouvernement britannique lorsqu’il a introduit la série dans les écoles secondaires du Royaume-Uni, selon Digi24.
En s’attaquant aux racines de la masculinité toxique — répression émotionnelle, pression des pairs, absence de repères adultes — l’initiative française espère développer très tôt l’intelligence émotionnelle chez les garçons. Comme l’a expliqué Borne, ce programme est aussi une réponse à la « banalisation de la violence » sur les réseaux sociaux et à l’influence croissante des communautés misogynes en ligne.
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Le pouvoir du récit comme outil pédagogique
Plutôt que de redouter les écrans, la France choisit de faire des récits médiatiques puissants des alliés de l’enseignement. Chaque épisode d’Adolescence ne se contente pas de raconter un crime, il explore aussi les dynamiques culturelles et psychologiques qui façonnent des garçons comme Jamie — l’adolescent fictif au cœur de la série.
Le message est clair : on ne peut pas lutter contre la culture incel uniquement avec de la discipline. L’empathie, l’éducation et des supports médiatiques pertinents pourraient bien être la voie à suivre.