Kathrine Frich
La création du « Parti de l’Amérique » par Elon Musk a suscité des critiques de la part de responsables proches de Trump et d’investisseurs, soulevant des questions sur son double rôle de PDG et de perturbateur politique.
Le lancement du « Parti de l’Amérique » par Elon Musk provoque une réaction rapide à Washington et à Wall Street, où l’on s’inquiète de plus en plus de sa capacité à concilier ses responsabilités politiques avec ses fonctions exécutives.
Répercussions politiques et inquiétudes des investisseurs
Un jour après que Musk a annoncé la création d’un nouveau parti politique visant à évincer les parlementaires républicains ayant soutenu le projet de loi de Donald Trump sur les impôts et les dépenses, le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, s’est exprimé.
« J’imagine que les conseils d’administration n’ont pas apprécié cette annonce hier et l’encourageront à se concentrer sur ses activités professionnelles, pas politiques », a déclaré Bessent sur CNN.
Bessent, nommé par Trump, a estimé que Musk devrait quitter la politique et se concentrer sur la direction de Tesla et SpaceX.
Il a également souligné que, bien que le Département de l’Efficacité Gouvernementale fondé par Musk défende des principes populaires, « Elon, lui, ne l’était pas », en référence à des sondages internes.
Azoria Partners reporte le lancement de son ETF Tesla
L’inquiétude des investisseurs était palpable.
Azoria Partners, qui prévoyait de lancer cette semaine l’ETF Azoria Tesla Convexity, a annoncé le report de l’opération.
Le PDG James Fishback, fervent partisan de Trump, a déclaré que les ambitions politiques de Musk « créent un conflit avec ses responsabilités à plein temps en tant que PDG ».
« J’encourage le conseil d’administration à se réunir immédiatement et à demander à Elon de clarifier ses ambitions politiques », a écrit Fishback sur X. « Elon ne nous a laissé d’autre choix. »
La Maison Blanche n’a pas répondu directement à la provocation de Musk mais a salué le leadership de Trump, le qualifiant de rassembleur.
Trump lui-même a suggéré que les critiques de Musk venaient du fait que le projet de loi supprimait les crédits d’impôt pour les véhicules Tesla.
Il a menacé de retirer les contrats fédéraux et les subventions accordés aux entreprises de Musk.
Une querelle qui pourrait fragiliser l’unité du Parti républicain
Selon Reuters, Musk a dépensé plusieurs millions pour soutenir la réélection de Trump et était un invité fréquent de la Maison Blanche.
Leur rupture à propos du projet de loi — qui réduit les impôts tout en augmentant les dépenses de défense et de sécurité aux frontières — a pris une tournure très personnelle.
Alors que Musk s’en prend désormais aux élus en place et subit la pression des investisseurs comme des responsables gouvernementaux, son incursion en politique pourrait non seulement mettre à l’épreuve l’unité du Parti républicain, mais aussi la stabilité de ses propres entreprises.
