Camilla Jessen
Le sémaglutide, principe actif des médicaments amaigrissants Wegovy et Ozempic, pourrait offrir des bénéfices bien au-delà de la gestion du poids.
Le sémaglutide, principe actif des médicaments amaigrissants Wegovy et Ozempic, pourrait offrir des bénéfices bien au-delà de la gestion du poids.
De nouvelles recherches suggèrent que ce médicament pourrait contribuer au traitement d’une maladie hépatique grave pour laquelle aucune thérapie n’est actuellement approuvée dans l’Union européenne.
Cette maladie est connue sous le nom de MASH (steato-hépatite associée à un dysfonctionnement métabolique). Il s’agit d’une pathologie hépatique progressive causée par une accumulation de graisse, une inflammation et une fibrose du foie.
La MASH se développe souvent de manière silencieuse — débutant par une prise de poids, de la fatigue et des anomalies dans les bilans sanguins — mais peut entraîner de graves lésions hépatiques si elle n’est pas traitée.
Aujourd’hui, un essai clinique à grande échelle montre que le sémaglutide pourrait aider à inverser une partie de ces dommages.
Inflammation et fibrose hépatiques réduites
Lors d’un essai impliquant 800 participants atteints de MASH et de fibrose hépatique modérée à sévère, des injections hebdomadaires de sémaglutide pendant 72 semaines ont produit des résultats significatifs :
- 1 patient sur 3 a présenté une amélioration à la fois de l’inflammation et de la fibrose du foie.
- 63 % ont vu leur inflammation hépatique diminuer.
- 37 % ont constaté une réduction de la fibrose.
- Les participants ont également perdu en moyenne 10,5 % de leur poids corporel.
Comparé à un groupe placebo ayant seulement reçu des conseils hygiéno-diététiques, le groupe traité au sémaglutide a obtenu des résultats nettement meilleurs. Les chercheurs ont toutefois noté une légère amélioration dans le groupe placebo.
Les résultats ont été rapportés par Euronews.
Un espoir à tempérer
Malgré ces données prometteuses, les chercheurs soulignent que ce médicament ne constitue pas un remède et mettent en garde contre une interprétation excessive des résultats.
La majorité des participants à l’essai étaient atteints d’obésité ou de diabète de type 2 — deux pathologies pour lesquelles l’efficacité du sémaglutide est déjà établie. Il reste à déterminer si les mêmes résultats peuvent être obtenus chez des patients sans ces facteurs de risque.
Les effets secondaires constituent également une préoccupation.
Un certain nombre de participants ont souffert de troubles gastro-intestinaux, notamment de nausées et de vomissements. Certains ont dû abandonner l’étude en raison de l’inconfort.
Les experts rappellent aussi que les résultats obtenus en environnement contrôlé ne se traduisent pas toujours dans la vie réelle, où le suivi médical est souvent moins rigoureux.
Des recherches complémentaires sont en cours pour évaluer l’efficacité du sémaglutide dans des groupes de patients plus larges, et pour mieux comprendre ses effets à long terme.