Camilla Jessen
Le soutien de Bezos ne suffira peut-être pas.
Jeff Bezos a contribué à sécuriser un investissement de 725 millions de dollars pour Slate Auto, une nouvelle marque automobile à bas prix qui entend bousculer le marché avec des véhicules minimalistes — on parle de jantes en acier et de vitres manuelles.
Mais même avec le nom du fondateur d’Amazon derrière elle, l’avenir de Slate Auto est loin d’être garanti.
Comme le rapporte Newsweek, l’ambitieuse vision de Slate se heurte à un marché jonché d’échecs retentissants — de nombreuses startups automobiles, pourtant mieux financées, se sont effondrées face aux défis de la production, des réglementations strictes et d’une concurrence impitoyable.
Le cimetière des startups de véhicules électriques
Il suffit de regarder Lordstown Motors, autrefois valorisée à plus de 5 milliards de dollars, aujourd’hui en faillite.
Ou encore Bollinger Motors, qui a englouti 1,45 milliard de dollars avant de disparaître.
Il y a aussi Volta Trucks, qui a perdu 435 millions de dollars, a fait faillite, s’est restructurée — puis a refait faillite.
Même Henrik Fisker, le designer automobile danois devenu entrepreneur dans l’électrique, n’a pas réussi à redresser la barre. Sa seconde tentative avec Fisker Inc. s’est également soldée par une faillite, malgré une forte couverture médiatique et un design soigné.
Des milliers de clients se retrouvent désormais dans l’incertitude concernant le service après-vente, les mises à jour logicielles ou la valeur de revente de leurs véhicules.
Un loueur automobile aurait racheté le stock nord-américain de Fisker — mais cela ne garantit en rien un soutien aux propriétaires laissés pour compte.
Même les géants peinent à survivre
Certaines marques mieux établies connaissent elles aussi des difficultés.
Polestar, soutenue par Volvo, est plombée par une dette croissante de plus de 7 milliards de dollars.
Quant à Lucid Motors, connue pour ses berlines électriques de luxe, elle a dû obtenir un financement d’urgence de 1,45 milliard de dollars en septembre 2024 — ironiquement, en provenance d’un fonds pétrolier — simplement pour assurer sa survie.